Sortie à Paris dimanche 21 novembre :
“Cyanotype”, “héliographie” et “japonisme”. Voilà quelques mots imprimés dans la rétine des vingt-quatre élèves qui ont fait l’école buissonière avec monsieur Boutin le dimanche 21 novembre. Une escapade parisienne entre le Carrousel du Louvre et l’architecture de Notre-Dame a permis à Saint-Julien de visiter l’histoire de la photographie, le port de Beyrouth et l’odyssée des espèces en quelques heures et arrêts de métro seulement.
Le MAD :
Arrivés à 10h30 au musée des Arts décoratifs, une conférencière nous a fait le récit trépidant de la camera obscura. Les élèves ont pu faire toute la lumière sur la chronologie, les techniques et les motifs fixés sur papier glacé au gré des enjeux scientifiques, culturels ou géopolitiques. De la fleur bleue, à la Tour Eiffel Dada en passant par les couvertures de mode, chaque espace était propice à une réflexion sur les tentatives et les arrêts sur image d’un Art majeur.
L’IMA :
L’Institut du Monde Arabe offre régulièrement un panorama complet, un œil neuf et solaire sur les interstices entre les grandes lignes de l’actualité brûlante de cette région trop méconnue. “Les Lumières du Liban” nous a semblé incontournable pour cette première sortie endimanchée en ce que Beyrouth cristallise à elle seule des problématiques, des enjeux dont il faut absolument donner des clés de compréhension à nos jeunes adultes. Passer par l’art contemporain. Voir les couleurs, les jeux de matières, les compositions des artistes qui vivent de plein fouet les crises politiques, confessionnelles, régionales, économiques et sociales depuis quelques décennies déjà. Tout cela réactivé par l’exil forcé, l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. Notre guide, à la voix et au discours habités, a permis de poser des mots et des intentions sur l’élan et la vigueur de la jeunesse libanaise en retraçant quelques lignes, quelques racines historiques. L’occasion aussi de rendre hommage à la poétesse libanaise Etel Adnan qui nous a quittée il y a quelques semaines seulement et d’entendre la voix de l’enchanteresse Asmahan.
https://www.imarabe.org/fr
La grande galerie de l’évolution
Quoi de mieux que de retrouver un coin de son enfance pour conclure ce pas de côté, ce temps volé aux longs dimanches répétitifs? La grande galerie de l’évolution n’a rien perdu de son charme. Ajoutez de nouveaux éclairages, le grondement du tonnerre et le barrissement d’un éléphant et vous retombez dans ce qu’un musée peut avoir de délicieusement régressif. Un hippopotame en colère, des papillons en plein vol, pour toujours et un conciliabule de souris. Voilà entre autres, ce que vous y trouverez. Certains élèves nous ont avoués avoir des étoiles dans les yeux après cette visite.
https://www.jardindesplantesdeparis.fr/fr/programme/galeries-jardins-zoo-bibliotheques/grande-galerie-levolution-2763
La grande mosquée de Paris
Il fallait conclure en mosaïques et miel pour convaincre définitivement les élèves de revenir au plus vite avec parents, frères, sœurs, cousins, cousines. Les décors de films égyptiens de la grande mosquée, sa convivialité et son thé à la menthe ont été le seul argument solide envisagé. Nous avons même ajouté une pâtisserie orientale pour que les élèves n’oublient pas à leur tour de nous offrir des chocolats à Noël.
Nous tenons à remercier la confiance des parents, l’enthousiasme des élèves, leur curiosité et nous rappelons surtout le plaisir que nous avons eu à partager ces moments avec eux. Ils ont chacun été partie prenante de ces visites, par leur courtoisie, vivacité d’esprit et pertinence des questions. Nous espérons donc très vite pouvoir recommencer l’expérience.
Emmanuelle Clérot